En quelques mots, Calandreta c’est une école laïque, gratuite, ouverte à tous et basée sur 4 piliers :
- l’immersion précoce en occitan, ici le béarnais (il existe plusieurs « variantes » de la langue occitane : languedocien, gascon, etc.)
- l’association de l’équipe enseignante et des parents pour faire école
- un enseignement qui respecte le programme de l’Éducation Nationale en appliquant les pédagogies actives, Freinet et institutionnelle
- la participation à la vie sociale et culturelle de la langue des enfants
Calandreta signifie « petite alouette » en occitan. La première école Calandreta a vu le jour à Pau en 1979, et a donc fêté ses 40 ans en 2019!
La charte Calandreta régit le fonctionnement, les fondements et principes de chaque établissement :
Tout d’abord nous parlons là de bilinguisme français/occitan, l’occitan dans sa version gasconne/béarnaise.
La Calandreta est une école comme les autres, qui respecte rigoureusement le programme prescrit par l’Éducation Nationale, mais qui offre un avantage supplémentaire aux enfants : l’immersion linguistique.
L’inscription dans une école par immersion permettra à votre enfant de développer certaines acquisitions naturelles :
- votre enfant deviendra bilingue sans effort dès le plus jeune âge, car le bilinguisme s’acquiert naturellement
- il sera prédisposé à apprendre d’autres langues vivantes car ses facultés linguistiques (intonation, accentuation, vocabulaire…), stimulées très tôt, lui permettront de s’adapter plus aisément
- le bilinguisme lui permettra de développer certains mécanismes intellectuels à partir d’autres langages (comme les mathématiques, l’informatique,…) car il mobilise l’intelligence d’abstraction, l’intelligence symbolique et la capacité à résoudre des problèmes
- il bénéficiera d’une stimulation intellectuelle supérieure à un enfant monolingue.
- son esprit travaillera plus, mais ce travail se fera sans effort car le potentiel intellectuel d’un enfant de moins de 5 ans lui permet d’apprendre une, deux, voire trois langues sans difficulté ni pénibilité.
- il s’appropriera une culture plurielle et s’ouvrira plus facilement à celle des autres.
- enfin, il aura davantage de facilité à maîtriser la langue française, car il accomplira un travail de comparaison des langues, d’abord inconsciemment puis consciemment.
Calandreta a pour objectif d’installer les conditions d’un véritable bilinguisme en transmettant l’occitan à côté du français.
Pour cela, dans les classes, la seule langue utilisée par l’enseignant est l’occitan. L’apprentissage de cette langue se fait alors naturellement puisqu’elle devient outil d’acquisition d’un savoir.
On considère trois stades dans l’acquisition d’une langue :
le seuil de compréhension,
le seuil de communication,
le seuil de conceptualisation.
Le seuil de compréhension est, en général, rapidement atteint dès la petite section de maternelle par l’utilisation constante d’une langue dont le vocabulaire est en relation directe avec le vécu quotidien de l’enfant, ses centres d’intérêt immédiats et ses compétences.
Ce n’est que lorsque le seuil de communication a été atteint, en particulier au niveau des institutions pédagogiques, que l’échange enfant-enseignant peut se faire en occitan et que la langue prend son sens réel de véhicule d’enseignement et d’outil pour l’acquisition du savoir.
Le seuil de conceptualisation est en général atteint avant la fin de la scolarité en maternelle. Ce n’est qu’à ce stade que l’enfant peut avoir une utilisation complexe de la langue tant dans son rôle d’outil que dans son utilisation à des fins scientifiques (mathématiques par exemple). L’enfant est alors en situation optimale pour l’apprentissage systématique de la lecture, de l’écriture et des opérations mathématiques de base en occitan.
Les écrits travaillés en classe, jusqu’à la fin du CP, se font majoritairement en occitan. Ceux-ci sont pour la plupart des productions d’enfants. En apprenant à lire l’occitan, ils apprennent à lire. Certains apprentissages, tels que la biologie et l’histoire géographie peuvent se faire, à partir du CE2, en français afin d’acquérir le vocabulaire technique nécessaire.
Le principe de l’immersion reste donc en vigueur en maternelle et en élémentaire.
Cette démarche pédagogique s’inspire de travaux de linguistes et psycho-linguistes (Claude Hagège, Jean Petit) et d’expériences d’écoles étrangères, canadiennes en particulier, pratiquant le bilinguisme d’immersion.
Le projet de Calandreta consiste aussi à s’ouvrir à d’autres langues et cultures du monde, celles de famille romane en particulier.
La Conférédation Calandreta couvre l’ensemble du sud de la France (19 départements) et est scindée en fédérations régionale puis départementale, de manière à être au plus près des besoins et spécificités de chaque territoire.
Aujourd’hui, on dénombre 64 écoles primaires (dont 9 en Béarn, carte ci-dessous), 4 collèges (dont un à Pau) et un lycée (basé à Toulouse).